LES DESSINS DES ANNEES QUATRE-VINGT / DRAWINGS OF THE EIGHTIES
           

.............................;;;;;;;;;.Je ne suis pas un artisan. Le travail des années précédentes arrivait à un terme: une peinture d'intuition et de sentiments qui revisitait sans plagiat des archétypes . "Vous avez dépassé Matisse et Modigliani" me dit Jean Leppien quand il vit ce travail pour la première fois . Il voulait dire que j'avais tiré des à-plats de couleurs quelque chose qui ouvrait des possibilités . C'était une remarque dangereuse, elle pouvait m'enfermer dans la satisfaction de soi et la répétition tranquille. Mais je connaissais suffisamment les primitifs français et les naïfs pour ne tenir qu'au plan du tableau . Les textes d'André Lhote sur les invariants plastiques comme les innombrables aquarelles de Paul Klee me faisaient sortir d'une manière très au point . C'est pourquoi les dessins des années quatre-vingt sont si variés . Ils n'ont en commun que la frontalité.

........................................Depuis la fin des années soixante on disait que la peinture était morte. C'était vrai dans la mesure où les regards se portaient ailleurs, du côté de l'électronique , de la pub, de la "Communication" etc... Elle ne pouvait plus incarner la modernité. Disons qu'elle ne produisait pas les clignotants et les bruits efficaces pour tenir en laisse la société de consommation. La toile et les brosses faisaient ringardes alors que les nouveaux médias déployaient toutes les séductions et même l'obscénité de leurs technologie . Le Spectacle chassait la Contemplation à toute vitesse. C'est l'époque ou les musées sont devenus des moulins à catalogues et où la mise en scène de l'art est devenue une science économique. La Sociologie et la Pédagogie couchaient dans le lit de Van Gogh suicidé . Les commissaires-priseurs avaient enfin quelque chose à dire et les banquiers quelque chose à faire . Les peintres souvent passèrent du gros rouge à l'héroïne. Question de professionalisme...

........................................Il fallait vivre. Par instinct plus que par optimisme rester dans l'espace à deux dimensions, le mur. Ramener dans ce plan tous les autres espaces de la vision . Ceux de la mémoire, de l'inconscient, de l'action , de la connaissance, des relations intelligentes ou affectives, du devenir et des appartenances... Aller nulle part et ailleurs, prouver le mouvement en marchant....

 
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