art
Phobique (4)
carré
blanc 2001
tondo
2001
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La Peinture
est imprévisible. La Culture au contraire fait du bruit en marchant.
Les deux se croisent de temps en temps quand les peintres jouent avec
des souvenirs, se racontent de petites histoires, comme vous vous faites
des traversées en vous promenant sur les quais. Les visiteurs aussi
se racontent des histoires, tiennent haut la main les catalogues et après
une rapide inspection sur les notices de titres de dates et d'attribution,
vont et viennent entre les textes et les oeuvres. On ne sait jamais ce
qu'ils ramènent chez eux. Quelquefois on apprend que leur vie a
changé. Curieusement c'est quand ils sont seuls devant une peinture
qu'ils sentent parfois des formes et des couleurs tordre leurs bonnes
manières et les pousser autour d'un vide étrange, de plus
en plus vite. Cette solitude accompagnée de vertige est aussi le
propre de l'homme. Pour peu qu'il ait certain courage et raye de son emploi
du temps les rendez-vous superflus, qu'il accepte de ne rien comprendre
dans l'immédiat, qu'il mette ses mains et ses yeux à son
service, qu'il soit assez fou pour vivre comme un prototype, et quelque
part autour de lui le monde commence une métamorphose. La Peinture
est aux origines, la Culture aux carrefours, la Société
fouette ses chats.
Prédelle
