SAVOIR QUE FAIRE ....
     
     
     
 
Détail Baroque.
 
     
  Le Temps se porte bien. Il se portait comme un charme avant que la Photographie ne balaie devant les portes du Paradis. Une duchesse dans les bras d'un vieillard, faisant fi du poids des ans et versant une larme de bonheur, s'embarquait pour Cythère dans une sorte d'épilepsie et gagnait l'Olympe pourvu que le vieil homme eût des ailes et sût jouer avec les aiguilles des montres... Car il suffit d'aimer les femmes sans chercher à les comprendre. Les dons du Ciel furent abondants à la Cour, les antichambres ouvraient sur des mots d'esprit, les mots d'esprit sur les appartements des princes, les vins de Champagne et autant de chandeliers qu'il y eut d'alcôves... Puisqu'on ne mourait que de ridicule, on faisait la fête comme on faisait la guerre, l'épée à la main. Il ne reste rien de ces réussites de la cervelle. Les "Tyrans" pendus aux lanternes, d'autres maîtres se pressèrent au portillon de la Nation Souveraine... Le Temps se mit à l'heure du "Progrès" et l'on fit depuis plus de bruits et de voyages que tous les dieux de la Mythologie depuis l'origine du monde. Nos pauvres ont en effet plus d'énergie sous la main que les sénateurs de Rome, il fait meilleur dans les caravanes que dans la chambre de Louis XIV et nos ivrognes frisent parfois les deux-cent kilomètres à l'heure avec des attelages de 150 chevaux... Nous serons bientôt dix milliards au volant de trois milliards d'automobiles et ce n'est que le début de notre apothéose...  
     
ciel de verneusses. photo michel ducruet
 
Ducruet.©.2004.
 
     
  Le Ciel s'est vidé de toutes les créatures de rêve que nos ancêtres y avaient trouvées. Les nuages ne sont que de la vapeur d'eau, la Terre n'est que le support de l'Agriculture Raisonnée, l'ivresse ne mène nulle part et là où fut conquise la toison d'or on se chamaille pour du pétrole. Nous avons froid dans le dos depuis que l'atmosphère se réchauffe. Personne ne sait quoi faire de nos mauvaises habitudes et dans le désarroi qui nous tient lieu de Vérité, tous les mensonges risquent d'être utiles. Comment dire aux foules qu'on se passera d'elles si nécessaire, qu'on tient dans quelques armoires assez de virus pour ramener le nombre des hommes à ce qu'il fut sous Tibère Auguste... Nous ne sommes pas plus indispensables à la Vie que les ratons-laveurs et puisque c'est une loi naturelle qui gouverne les migrations de lemmings, il ne manquera pas de privilégiés pour admettre que les débordements de populations méritent de partir en fumée... Trois cent millions de cervelles ont suffi pour que naissent les sept merveilles du monde, la philosophie, la géométrie et l'amour du prochain... La Terre serait plus vaste et les progrès infinis des techniques permettraient de stabiliser les effectifs de la création, de sauver les éléphants, les poissons et les oiseaux... D'organiser une pédagogie mondiale du Bonheur, le retour à des températures rassurantes, la réapparition de l'Etre Suprême et autres signes de la bienfaisance politique... Ni vu ni connu, telle pourrait être la tentation du siècle après quelques bagarres, projections de particules radioactives et agitations médiatiques... Car les sources seront plus rares et les empoisonnements aisés. Les forêts de Pologne reposent de ci de là sur des couches de cendres... La mer, toujours indifférente aux galets et grains de sable...  
     
plage du Havre. photo michel ducruet.
 
Ducruet.©.2007.
 
     
     
     
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