Les Voeux (1)
Karl Marx dit quelque part que l'antisémitisme est le socialisme des imbéciles. Léon Poliakov qui est un des meilleurs historiens de cette face noire de l'occident montre que le phénomène vient de loin et comment il se transforme jusqu'à la " solution finale " des années quarante. Ce n'est pas fini. On sent que quelque chose s'est déréglé au coeur du coeur. D'où vint cette facilité, cette tranquillité parfois de la haine, du plaisir à voir l'autre comme l'Objet qu'il faut casser ? J'ai peur de constater que les réflexes identitaires sont stimulés, que les formes abâtardies de la religion l'emportent sur la pensée. Je vois que les hommes se fusillent du regard avec deux ou trois mots pour tout bagage. La peur est dit-on mauvaise conseillère. On pourrait craindre que le mieux soit l'ennemi du bien et qu'à force de débusquer les forces du mal on crée trop d'ombre pour avoir trop créé de lumière. On pourrait craindre qu'en ramenant sur le devant de la scène les horreurs vécues, le public se lasse au point de reprendre en choeur et de façon dérisoire les mots tant de fois prononcés. On pourrait craindre que les coeurs saturés de noir, cherchent plus loin des émotions plus fortes et des nuits plus terribles. On dira bientôt qu'on trouve plus d'antisémites en Israël qu'en France. Les prosélytes de l'extrême sont nombreux aux quatre coins du monde, ceux de l'économie, ceux des nations, ceux de la morale et de la parole divine. Tocqueville écrit que la démocratie détruit les chaînes des hommes. Les chaînes de l'esclavage et de la féodalité. Mais aussi les chaînes de solidarité : notre individualisme nous expose à d'affreux dangers. Nous risquons de vivre sans amis ni frères, en un mot de perdre jusqu'au plaisir de la civilisation.
     
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