| LA-MORT-A-LA-PARISIENNE |
| ......................  ©
Ducruet.M |
| .....................La salle résonne, les têtes penchent à droite et à gauche. On manque de places. Quelques vieux employés apportent précipitamment des chaises. Des éclats de voix claquent. Le vacarme augmente. Une espèce de lune métallisée tourne sur elle-même et nous éclaire. Mon voisin sort une lampe de poche pour jeter un coup d'oeil sur le programme. Je laisse ma bouteille et mon sandwich sous l'imperméable et je vais voir ce qui se passe. ...Il y a a une bagarre dans l'allée centrale, d'autres bagarres ont éclaté entre les fauteuils. Je tombe sur l'italien qui se marre comme d'habitude :" C'e sempre cosi "... Je vais d'un groupe à l'autre. Ca gueule de tous les côtés. Ils sont tous en costumes d'époque , ce qui ajoute à la confusion générale. Je me fraie un chemin vers la scène. L'orchestre est dans la fosse, les musiciens en ont vu d'autres... Ils attendent le chef. Des femmes crient derrière moi. Un vieux, par terre et sur le dos, tourne sur lui-même comme une toupie, donne des coups de pieds féroces, crache et griffe : " J't'en foutrais mémères des spectacles, des bandonéons, des bagatelles !". Une douzaine de romancières et quelques garçons de littérature s'acharnent autour de lui, deux ou trois petites françaises se congratulent. On me dit que c'est un anti-sémite. Je retourne à la scène. Ils attendent toujours. On dirait que ça bouge derrière le rideau. Je remonte à droite vers le fond de la salle. Il ya des excités partout. Je reprends ma place. Mon voisin n'est plus là. Il a oublié le programme sur son siège. Je le saisis machinalement. En page trois une horrible photo en noir. Je cherche un titre, le bruit me rend malade, ils ont écrit dessous en gros caractères :"Hier et demain n'ont plus d'importance. " |
| BACK/PRECEDENTE..................................................................................................................................................................................NEXT/SUIVANTE |
